Un discours minutieusement construit pour nous persuader
Pour nous persuader, les complotistes utilisent de nombreuses techniques !
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Mettre en scène une parole non-officielle comme étant « la vérité » :
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La version officielle cache des choses, elle censure, la parole officielle ment.
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Les complotistes se placent comme des « victimes » détenant « la vérité » : ce sont « les gentils » contre les « méchants » comploteurs.
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Ce sont des experts du sujet (souvent incompris) et ils se présentent comme voulant ouvrir les yeux du grand public : ils recherchent de la sympathie et de la crédibilité.
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Ils sont souvent anonymes et utilisent un vocodeur pour modifier leur voix : pour ne pas qu’on les identifie.
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Ils utilisent toujours le conditionnel pour remettre en doute la version « officielle » mais utilisent l’indicatif (présent / imparfait / passé composé) pour toutes les hypothèses qui confirment leur théorie, ce qui présente leur théorie comme vraie.
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Ils utilisent le mode impératif pour donner des conseils et des ordres (« Réveillez-vous ! »).
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Ils multiplient les questions rhétoriques (qui n’attendent pas de réponse) pour appuyer leurs propos : « Vous pensez vraiment que… ? ».
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Certaines phrases reviennent régulièrement : « comme par hasard », « ben voyons », « coïncidence ? Je ne pense pas », « on nous cache des choses... », « les preuves sont accablantes », « vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas ».
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Jouer sur les émotions pour nous empêcher d’utiliser notre raison :
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Les complotistes accusent des personnes puissantes, inaccessibles et intouchables : leur réussite est suspecte et s’explique par l’existence des complots : on a « envie » de croire à leur culpabilité.
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Les vidéos complotistes utilisent des couleurs et des musiques sombres, menaçantes, qui créent une tension.
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Les images choisies sont volontairement violentes ou choquantes.
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Les montages « en cascade », avec de nombreuses images ou affirmations.
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Les complotistes utilisent des phrases exclamatives pour créer une émotion (souvent la peur).
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Ils utilisent les pronoms « nous » pour nous inclure comme étant victimes du complot, et « vous » pour nous prendre à partie.
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Trafiquer la réalité et maintenir l’imprécision :
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Le vrai est mélangé avec le faux pour donner l’impression que tout est vrai, on fait référence à des événements et des personnes réels tout en inventant des « preuves ».
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Les images utilisées sont détournées de leur contexte (souvent sans lien avec la théorie).
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Les images et documents utilisés sont incomplets, seules certaines parties sont utilisées pour donner raison à la théorie du complot : toute parole ou image peut être manipulée pour lui faire dire ce qu’ils veulent.
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Les images sont de mauvaise qualité, agrandies, déformées, superposées : pour « faire vrai », « amateur », car elles montrent une vérité qu’on essaie de cacher, et elles doivent donc paraître difficiles à obtenir.
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Les complotistes utilisent des pronoms sans référent précis pour désigner les coupables : « on », « ils », « eux », mais sans jamais dire de qui il s’agit.
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Choisir avec soin ses arguments :
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Les arguments utilisés sont généralement invérifiables, mais présentés comme incontestables.
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Ils reposent souvent sur des corrélations (coïncidences) et non des causalités : des associations de chiffres ou de lettres. Rien n’arrive jamais par hasard : tout est lié.
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Ils sont nombreux, ou on essaie de donner l’impression qu’ils sont nombreux en les répétant et les affirmant, souvent sans jamais les prouver.
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Ils s’appuient sur des opinions personnelles, des indices, mais jamais sur des preuves.
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Tout argument qui va à l’encontre de la théorie du complot est écarté, et si on les mentionne c’est pour les discréditer en les présentant comme absurdes, impossibles ou contradictoires.